Retour sur le ballon le plus populaire d’Adidas
SGBALL a eu la chance de tomber sur Pierre, propriétaire d’un vieux ballon collector Adidas Telstar. Après avoir accepté de réparer ce ballon abîmé par le temps, nous nous sommes penchés sur son histoire depuis sa création chez Adidas, jusqu’aux souvenirs d’enfance qu’il évoque aujourd’hui à son détenteur.
« Un ballon est, pour un enfant, une boîte à rêve. »
Pierre a bien tenté de trouver une solution pour son ballon de foot Adidas, qu’il trainait depuis un moment d’un cordonnier à l’autre dans l’espoir d’en réparer la valve et le caoutchouc… Il faut dire que ce ballon a bien vécu, datant des années 70, il était temps de le remettre sur pattes.
La tâche n’a pas été facile, mais le hasard a bien fait les choses : il a suffit d’une rencontre lors du CTCO de Lyon, pour faire avancer l’histoire. D’un côté, cet homme qui tient les souvenirs de son enfance entre ses mains. De l’autre, Simon et Louis, de SGBALL, impressionnés par ce ballon collector qui a traversé les années.
Ce ballon n’est pas n’importe quel ballon, il s’agit du Telstar Durlast, balle officielle de la coupe du monde 1974. Il n’a pas fallu beaucoup de temps à Simon et Louis, spécialistes du ballon, pour accepter le défi de réparer cette pépite dont les années ont donné un air vintage.
De retour à Nantes, c’est toute l’équipe de SGBALL qui s’intéresse à ce ballon, à tel point que nous avons envie de raconter son histoire, depuis sa création à aujourd’hui…
Le ballon officiel Adidas
Tout à fait rond, monté sur 12 pentagones noirs et 20 hexagones blancs, le Telstar d’Adidas est mémorable depuis sa création. Classique dans la représentation du ballon de football, ce modèle est repris par tous les cartoons et films de la pop culture.
Si le ballon impose à l’époque ses deux couleurs, c’est d’abord pour apparaitre clairement sur les écrans des télés, qui diffusent pour la première fois des matchs de foot à l’antenne en 1970. C’est d’ailleurs de là qu’il tient son nom : Telstar, qui signifie star de la télé. On dit aussi que ce nom vient du satellite portant le même nom. A peu près sphérique et parsemé de panneaux solaires noirs, c’est lui qui aurait retransmis les matchs de la coupe du monde de l’époque dans le monde entier.
D’un point de vue plus technique, le Telstar est le premier ballon de foot officiel à 32 panneaux, qui suit le modèle d’un icosaèdre tronqué, comme la majorité des ballons que nous connaissons aujourd’hui. Ses panneaux sont en cuir, mais recouverts d’une couche en polyuréthane, qu’on appelle Durlast, qui empêche l’absorption de l’eau et protège des éraflures.
Le premier ballon Telstar a été utilisé lors de la coupe du monde au Mexique en 1970. Celui dont nous parlons aujourd’hui, c’est le ballon utilisé en 74, pour la 10ème édition de la coupe du monde en Allemagne. Si il ressemble au premier modèle, sa particularité est qu’il est le premier ballon au monde à porter le nom et le logo d’une marque. On assiste au début du marketing chez Adidas.
500 modèles officiels du ballon ont été produits par Adidas en France et en Espagne, mais seulement les ballons faits en France étaient destinés à la coupe du monde. Au final, 20 ballons ont servi pour les matchs, et 60 000 répliques fabriquées dans le reste du monde ont été vendues.
Pierre, que nous avons rencontré au CTCO, est le propriétaire d’un ballon rare, puisque il fait parti des modèles officiels fabriqués en France. C’est avec plaisir qu’il a accepté de nous raconter l’histoire de son ballon, mêlée à ses souvenir d’enfance.
Les souvenirs d’un petit garçon
À l’âge de 10 ou 11 ans, Pierre était un petit garçon de la génération 70. Sans être un grand fan de foot, il avait pour habitude de retrouver ses copains le soir après l’école, pour jouer au sport phare du moment.
40 ans après, Il nous fait part de ses souvenirs pleins d’émotions, nous transportant dans l’ambiance des décennies passées…
Comme la plupart des gamins à cette époque, Pierre a suivi l’évènement qu’était la coupe du monde sur la télévision familiale, entouré de ses proches. Dans les années 70, seuls les grands matchs étaient diffusés à la télévision, qui ne proposait que quelques chaines. Comme les Jeux Olympiques, le football était symbole de rassemblement, et d’esprit sportif, moins marketé qu’il ne l’est aujourd’hui.
C’est celui qu’il considérait comme son oncle, qui lui a offert le ballon auquel il tient tant. Athlète de très haut niveau, plusieurs fois champion de France et placé 5ème aux J.O dans la discipline de demi-fond, il était peut être moins célèbre auprès du grand public, mais très reconnu dans le monde du sport. Au yeux de Pierre, il était le « tonton » sportif qui lui offrait des vêtements, raquettes et ballons qu’il obtenait de sponsors.
« Lorsque j’ai reçu ce ballon, je n’en fût pas peu fier… Il paraissait sérieux… Un « vrai » ballon avec une marque. Je me souviens que cela me paraissait même « trop visible » par rapport aux autres ballons, plus neutres.» S’il éprouvait un sentiment de rareté face à ce ballon, le petit garçon de l’époque ne comprenait pas la valeur de ce modèle officiel de la coupe du monde. Simplement, le fait qu’il vienne du milieu sportif de son oncle le rendait précieux.
La coupe du monde était juste passée, et la dizaine de gamins du quartier, réunis au gymnase de l’école, rêvait d’imiter leurs idoles de la finale, Johan Cruyff ou Bekenbaueur.
« Le sport n’avait pas cette vitrine médiatique qu’on lui connait de nos jours » souligne Pierre, qui se souvient de son grand père jouant l’arbitre alors que lui inventait des techniques de jeu comme sauter à cloche pied avec le ballon avant de marquer.
« Un ballon de foot est nécessairement, pour un enfant, une boîte à rêves »… Après toutes ces années, c’est au plaisir de l’offrir à sa fille, que Pierre est allé retrouver au fond de la cave familiale son vieux ballon marqué par les cicatrices des matchs de quartier. Il le confie aujourd’hui à SGBALL, le temps de lui offrir une seconde jeunesse, nous laissant sur ses paroles : « J’aime l’idée d’un objet qui traverse le temps, l’idée de prolonger dans une autre génération tous les souvenirs de l’invisible gravés sur ses panneaux de cuir… »
La rédaction.